18 juin 2013

FRAICHEUR EN VUE

Un soleil flou se couche derrière l'épais smog de Delhi pendant qu'on roule en direction Dharamsala sur l'autoroute que notre bus a du mal à partager avec les rickshaws, les charettes, les vélos, les motos, les camions, les tuk-tuks, les vaches et même un chameau. Dans les champs sablonneux qui bordent le highway ou pour les plus riches, dans les parcs verts entourés de barbelés, les parties de cricket du dimanche sont déjà entamées.

Depuis mon arrivée à Delhi il y a cinq jours, la température oscille entre 40°C et 50°C. Je bois plus de quatre litres d'eau par jour et j'en pisse au maximum 250ml. Le reste imbibe mes foulards et mes chandails qui sèchent sous le soleil cuisant. Ça s'annonce chaud encore aujourd'hui.

Je me suis levé à 4:30AM dans un lac de sueur après une sieste d'une trentaine de minutes. Delhi somnole encore lorsqu'on se dirige vers le Interstate Bus Terminal. Il y a des gens endormis un peu partout par terre ou dans leurs rickshaws. À la lueur des feux de vidanges, la pauvreté frappe fort. Sur le toit en face, un chaton jaune avec son frère noir sont tout enjoués. Je souris.

Le bus continue son chemin à travers l'interminable banlieue de Delhi. J'ai les yeux qui ferment pour avoir dormi que 30 minutes dans les 20 dernières heures, mais je suis gardé éveillé par les arrêts brusques, les virages serrés et les coups de klaxons. Je me résigne à ne pas dormir. Je m'enligne sur un 40 heures sans sommeil, alors je commence à chercher les mots pour décrire cette ville si dure avec ses touristes.

Mes yeux alertés regardaient dans tous les sens les véhicules en tout genre qui me fonçaient dessus. Fasciné par le jamais vu, je jetais aussi un regard par terre de temps en temps pour pas tomber dans un trou ou écraser une bouse. Je sentais la sueur couler derrière mes oreilles et sous mon chapeau. Je goûtais la poussière soulevée par les tuk-tuks et les bus. Les klaxons incessants enterraient tous les autres bruits. On était harcelé, suivi, à en devenir parano. Les odeurs, les odeurs! Un pot-pourri de bouse, de gaz, d'animaux de ferme, de sueur, de pisse, de curry. La naissance de Jean-Baptiste Grenouille...

Les sens épuisés et le nez plein de trucs gris, je me réfugiais dans ma chambre ou dans le métro.  Maintenant, je rêve à l'air des montagnes si proche.



Impossible de s'arrêter dans Delhi pour prendre une photo représentative du chaos qui y règne. En Inde, pour une lumière il y a cinq switchs et pour une douche, six robinets. On raccorde l'électricité et on organise la plomberie de cette façon.. Tentez d'imaginer comment ils organisent une ville de 12 000 000 d'habitants ou gèrent un pays de 1 100 000 000 de personnes! Absolument indescriptible!

Refugiés dans le calme de la mosquée...





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