30 septembre 2012

PLAISIR = 1 / VITESSE


Aaaaah que ça fait du bien de s’écraser dans un hamac du Buenavista! Enfin le repos bien mérité après deux heures de lancha qui ballotte. J’ai eu ma première expérience de mal de  mer… sur un lac!  En superficie, il est à peu près un centième des grands lacs canadiens, seulement. Pourtant, je vois pas la terre à l’horizon et quand le vent se lève il y a de la vague!

L’hospedaje Buenavista à Santo Domingo, Ometepe, est mémorable pour la qualité de ses hamacs, l’odeur répugnante de la salle de bain et la famille de chatons mignons. Je dois aussi mentionner le Cafe Del Poeta. On y a déjeuné chaque matin et le proprio nous faisait goûter toutes sortes de fruits dont j’ai oublié le nom. Il nous servait aussi des bananes,  des goyaves, des ananas, des papayes, des ananas et du miel. Yummy! Les fruits sont tellement plus goûteux que ceux qui se rendent jusqu’au Canada

Un soir, le type du café nous a laissé préparer des hot-dogs dans sa cuisine. Pour lui, la journée de travail était terminée. C’était cool de sa part. En fait tout le monde est cool  ici et je veux pas dire cool dans genre la tête rasé, les lunettes fumées blanche pis du Lil Wayne dans le tapis. Je veux dire cool dans le genre se balancer tranquille dans un hamac sur la musique de Marley. Voyez?

Après un court séjour, on a quitté l’ile. On est passé par Granada pour rejoindre Managua en chicken bus. Je suis surpris de voir qu’à Managua comme à la campagne, faut toujours faire attention aux manguiers car ils sont hauts et même en ville, tu peux recevoir une mangue en pleine tronche! La différence c’est que lorsqu’elles tombent en ville, elles restent là et pourrissent. Il y a pas de cochon pour les manger. Ça fait une belle bouillie bien mûre qui cuit sur le béton. Odorant!

À part ça, il y a pas grand chose à dire a propos de Managua. La pauvreté est frappante, il y a des grillages des cadenas, des barbelés et de la sécurité armée un peu partout. Le parc est rempli d’abris de fortune fait de tôles et de toiles recyclées. On dirait un bidonville. Le lendemain on est déjà prêts à repartir…


À Pochomil,  les vagues du Pacifique se brisent sur les galets devant des couchers de soleil fantastiques. L'endroit à déjà été le plus touristique du pays. Aujourd'hui, c’est plein d’hôtels et de restos vides. Les propriétaires qui n’ont pas encore abandonné l’endroit, se battent pour t’avoir comme client. C’est une aubaine! J’ai entendu dire que les touristes ont élu San Juan Del Sur comme endroit de prédilection. Comme  des moutons, ils ont déserté Pochomil…

Après de courts séjours à Ometepe,  Granada, Managua et Pochomil, je réalise qu’on voyage  vite en cr***! J’ai passé tellement rapidement au Costa Rica et au Nicaragua que j’ai presque rien vu… Tout a passé comme un flash. J’ai été forcé de réalisé que rien ne sert d’essayer d’en faire plus en moins de temps et que le voyage n’est pas une chasse au trésor. À la fin il n’y a rien d’autre à gagner que des souvenirs…. Il en est de même pour la vie. Pensez-y.

Je prends donc la résolution de cesser de calculer le temps et de ne plus avoir d’horaire. C’est le meilleur moyen de ne pas s’y soumettre. Bien sûr qu’avec une telle philosophie, je vais arriver en retard, mais ce ne sera pas un problème avant que je rentre au pays. Parce qu'ici, celui qui est à l’heure est en avance, celui qui est en retard arrive en même temps que les autres et il y a aussi ceux qui sont très en retard. Bienvenue en l’Amérique latine!

Leçon de vie que l’Amérique centrale: Oublie le temps, mets ta montre aux vidanges et vis. Imprègne ta mémoire des bons moments qui passent, de toute façon en finale, personne sera en retard…

23 septembre 2012

¡RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAS, RIVAAAAAAS!


Je roule direction ouest vers la peninsula de Nicoya. Je commence à me sentir un peu mal propre. Les minéraux, ça donne une bien belle couleur à l’eau mais ça sent mauvais. Ça fait que je sens le swing depuis le rio Celeste. Un peu comme un vestiaire de hockey ou on aurait dropé une tonne de souffre. Je sais que c’est pas plaisant que je vous décrive mon odeur corporelle, mais c’est un détail d’une importance capitale…

Je voudrais bien me laver mais je trouve pas de chambre abordable et il est pas question que je me paye une de ces chambres de luxe à 150$ qu'on trouve dans le coin. Oh que non!  Tiens donc, playa Junquillal… Personne aux alentours, alors je pense bien que c’est ici qu’on va dormir dans notre crasse.

Ce soir, il n’y a pas de lune ça donne l’impression que les étoiles brillent plus. J’en ai rarement vu autant: Il y en a qui filent, d’autres qui brillent toujours à la même place, c’est fascinant. On pense plus du tout à se laver et on les regarde, comme si on n’était jamais sortis de Montréal. Le matin venu, on a ramassé des coquillages pendant des heures parce des fois, il faut ralentir et prendre le temps réapprendre à apprécier des choses simples comme les enfants le font si naturellement. Ça fait du bien de vivre.

Libéria! Enfin une chambre! On se réjouit et on attend juste que le soleil se couche pour aller dormir… Je vois le ciel s’assombrir. Enfin dormir, quelle joie! ...BADING BADANG! Ils font petter des feux d’artifices sur le toit en tôle de l’hôtel et ça résonne jusque dans mes sinus! Eeeeesssti! Aussi bien d’aller voir ce qu'il se passe… Pour la fête des taureaux, c’est bruyant toute la soirée et une bonne partie de la nuit.

Le lendemain,  je suis cerné jusqu’au menton c’est le temps de ce débarrasser du Suzuki et de commencer pour vrai. Parce que c’est pas du backpacking que de se balader en 4×4 et de manger au resto. Les vrais backpackers se doivent de voyager avec le peuple pour vivre l’expérience à 100%. Alors, c'est parti!

Le voyage commence calmement par environ 70 km dans un bus bondé, vers la frontière nord. Je suis devant le douanier et j’aperçois déjà le chaos de l’autre coté de la ligne! On passe le trou dans la clôture et l’autre coté plein de Nicos* nous assaillent, ils se battent pour nous offrir leur taxi même si on démontre aucun intérêt. Et là, on l’entend gueuler au loin avant même de l’avoir vu “¡Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivas, Rivaaaaaas!” Il est déjà en marche, on saute dedans!

Sur un rythme de 8 temps rapide, les crieurs** annoncent leur destination. La quantité de gens  dans le bus, c’est pas un problème… Tu peux embarquer avec tes bagages et toute ta famille parce que le mot plein, les crieurs l’utilisent jamais! Parfois, c’est si dense qu’ils doivent marcher sur le dessus des bancs pour aller collecter le passage en arrière du bus!

Oh Shit! C’est la fin de l’école et tous les élèves embarquent. Difficile d’illustrer le chaos qui règne en ce moment. Un vieux “preacher” aveugle se fraye un chemin à travers les élèves, les vendeurs et les autres. Il bénit individuellement chaque personne dans le bus.  Il met sa main au-dessus de ma tête et me bénit à mon tour. Quelle chance!

J’arrive à Rivas essoufflé et courbaturé! Pour le voyageur débutant que j’étais, les “chicken buses”*** c’était toute une expérience, fallait absolument que j’en parle! La 2e chose sur laquelle je chialerai plus en rentrant : le service d’autobus! Je vais chialer sur le prix à la place! Parce que nous les Québécois, on aime ça chialer!


* Nicos : Nicaraguayen

** Crieur : assistant du chauffeur, il crie la destination et  collecte les passages.

*** “Chicken buses” : Vieil autobus scolaire décoré qui sert de transport public presque partout en Amérique centrale. Oui, on les appelle comme ça parce qu’il y a toujours du monde qui transporte des poulets dans le bus! Les chicken buses sont pas conçus pour les gens de 1m75, la distance entre le dossier et le banc en avant étant plus courte que leur fémur, ils peuvent se révéler très inconfortables, mais tellement colorés…

16 septembre 2012

VOLCÁN ARENAL

Le soir venu, au point d’observation, le volcan refuse de se montrer. Je suis fatigué d’avoir conduit toute la nuit passée. Tant pis! J’embraye les quatres roues motrices du Suzuki et je roule dans la rivière jusqu’à une plage rocheuse et obscure. Une brise éloigne les moustiques, c’est parfait! N’importe où serait parfait après 36 heures éveillé. Je m’endors au son de l’eau qui coule.

Je me réveille devant un spectacle magnifique! Le ciel est dégagé et les roches rouges en fusion déboulent le cône du volcan Arenal. Elles brillent dans la noirceur jusqu’en arrière des arbres comme un feu d’artifice au ralenti. Les Gringo des “volcano tours” sont partis depuis longtemps, ils sont déjà endormis dans leur chambre du volcano inn, du volcano lodge ou du Arenal paradiso. Vous voyez le genre?

Depuis des heures, je suis complètement seul au pied du volcan dans le noir total. 4:00h, BOOM! Ça explose! La lave monte haut dans le ciel et retombe lentement. Le ciel est illuminé de rouge pendant un instant, s’en suit un énorme nuage de fumée blanche qui monte et qui stagne un moment au dessus du Arenal. Le vent le balaie doucement et le soleil se lève! Wow! J’ai pas les mots ni le talent pour illustrer ce que je vois. Suis-je le seul à l’avoir vu? Heureusement l’éruption à réveiller ma copine Laeticia qui est là pour me confirmer que j’ai pas rêvé. Ah? Je vous l’ai pas dis? On voyage ensemble!

Dommage pour vous il y a des moments qui vaut mieux regardér qu'avec ses yeux parce qu’il aura pas de prise deux. Alors, pas de photo d’éruption, mais quel beau lever de soleil! Les plus belles choses sont définitivement gratuites.



Le “Parque nacional Volcán Tenorio”, se trouve dans une région complètement inaccessible en transport en commun. Juste pour voir le Rio Celeste, ça valait le coup de louer un 4×4, Non?

Ce que j’ai compris c’est que deux rivières contenant des minéraux différents se mélangent et que le résultat est bleu en cr***!  L’eau est glacée, mais il y a des sources d’eau chaude en haut de la chute. C’est comme spa en pleine jungle, Cool, mais Attention! Faut pas aller trop proche de la source chaude, c’est assez chaud pour faire cuire des patates!

Ishhh…  Est-ce que je passe avec mon beau 4×4 de location sur ce pont là? Oh non! J’ai déjà assez d’un pare brise craqué. Je vais pas arracher les miroirs en plus. On va faire le tour par un autre chemin… 60km de détour et 2 heures plus tard, on est rendu à peu près l’autre bord du pont en direction Liberia. Je vous jure  qu’il y a tout plein de choses dont on va arrêter de se plaindre en revenant à Montréal. La première: l’état des routes!

09 septembre 2012

CONDUITE FREESTYLE

On quitte avant le lever du soleil pour entreprendre le chemin du retour vers San José. “Tsé c’est l’heure de la nuit ou tu peux pas dire si yé tôt ou tard”  Il y a déjà un boatman sur le quai, il danse avec ses écouteurs  comme si il ne s’était jamais coucher. Il nous embarque, on fait le tour des quais voir si on pourrait pas embarquer plus de monde. Et hop! Au revoir Bastimentos!



C’est samedi. Qu’est-ce que les kids font à Changignola? Probablement comme les six autres jours de la semaine, ils cirent des souliers et ils achalent les gringos pour un dollar. Celui qui pointe au milieu je lui ai donné mon change. Une fois assis dans le bus il est revenu me redonner 50 sous canadien. “No esta dinero” qui disait. J’ai pas réussi à le convaincre qu’un bout de métal avec la face de la reine dessus pouvait valoir quoi que ce soit. Finalement, je suis reparti avec mes 2 caribous et lui a réussit à avoir 50 cent U.S. de plus.


Je vous ai parlé de la conduite freestyle des ticos? Sure qu’il fallait que je l’essaye. Je me loue un 4×4 Suzuki, je pars. Première leçon importante “No hay passo” faut savoir ce que ca veut dire! Déjà que les Costaricains klaxonnent tout le temps pour tout et rien, voilà que je recule un sens unique face à tout les autres bagnoles  dans mon 4×4 de location comme un gros épais de nord américain qui sait pas lire NO HAY PASSO! Ça va prendre un petit peu d’adaptation... 

Je suis la route 1 west, enfin sorti de la ville, ça devrais mieux aller à partir d’ici… Bang! Une roche craque le pare brise de mon beau 4×4 de location. C’est tout fendu, ça commence bien!


On fait un petit détour par le volcan Poas qui a daigné se montrer quelques minutes entre 2 rafales de nuages. Les visiteurs sont limités à un “souvenir shop”, un sentier d’environ 300m et un belvédère qui donne vue sur le cratère. C’est dommage, j’aurais aimer au moins marcher le tour.

Le soleil se couche et on retourne vers la  1. C’est à San Ramon que le fun commence! J’ai décidé de conduire de nuit jusqu’a La Fortuna sur cette route étroite et noire. Il n’y a aucune signalisation, même pas pour avertir qu’une voie deviendra subitement un fossé. J’ai failli tomber dans le premier que j’ai croisé.  Leçon #2 faire gaffe aux trous, ils sont plus gros que le 4×4.

02 septembre 2012

OLD BANK

Ce qui est le plus étonnant pour un citadin comme moi, c’est de voir comment les inconnus dans la "rue" te saluent avec le sourire. Moi qui est habitué aux passants mal à l’aise qui baissent les yeux dès que leur regard croise le mien. J’aime.

On doit traverser l’ile à pied dans le sentier de boue pour aller à Playa Wizard. Je l’appelle la traversée du cimetière de gougounes. Ça peut prendre jusqu’à trente minutes tout dépendant de la boue. Chaque touriste qui est passé a laissé sa trace. La boue peut monter jusqu’aux genoux et une fois tes tongs enfoncés à cette profondeur, bonne chance pour les récupérer! La meilleure option c’est d’y aller nu pied. Le plus drôle c’était de voir la face de ma mère quand elle a vu les photos de moi nu pied dans la jungle!

J’adore comment l’accès difficile garde l’endroit désert. Je cours vers la mer pour laver la bouette et la sueur. Je regarde autour, wow! Je me retrouve presque seul sur une plage de sable doré ou d’énormes vagues se brisent. Le soleil reflète le vert, le bleu, le rouge et le jaune. Outch! C’est beaucoup trop de couleurs pour mes yeux canadiens qui voient normalement que du gris et du brun.  Je sue et je brule, ça fait mal toutes ces sensations tropicales! Ça va prendre quelques jours et quelques coups de soleil pour m’habituer.





Cette gigantesque œuvre architecturale jaune, c’est mon hôtel. C’est la plus grande construction sur pilotis que j’ai vu à ce jour. Pour un séjour agréable sur l’ile, c’est à l’hôtel Bastimentos qu’il faut être.

Je prends un bain culturel, je mange le “pollo frito” et le “arroz con frijoles”. Difficile de trouver un repas plus caraïbes que ça! J’écoute les locaux parler, mais impossible de dire quelle de langue il s’agit. Quelque mot d’anglais et d’espagnol entrecoupe leur charabia. C’est Dickson, le manager de l’hôtel, qui m’a appris plus tard qu’ils parlent Guari-Guari un mélange d’espagnol, anglais et créole natif de la région. Ouain! Dickson trouve ca très drole deux québecois qui disent ouain!

Sacré Dickson, il  est tellement de bonne humeur, tout ce que ca lui prend c’est un peu de Coca Cola et c’est le bonheur complet pour lui. Il m’a raconté que plus jeune il voulait quitter son village, alors il est allé vivre en ville. Il dit que “peu importe tes origines que tu sois citadin campagnard ou un “islander” comme moi, l’envie de voir des endroits différents est bien présente.

Il est donc parti vivre en ville, et pas n’importe quelle ville, Las Vegas! C’est plutôt extrême comme changement! Après un an à Las Vagas, son corps de “islander” avait atteint ses limites, son cœur s’est arrêté. Maintenant, il n’a plus aucune sensations sur le coté droit de son corps, mais il est heureux d’avoir survécu et il apprécie mieux la vie tranquille dans son vilage.

Le dépanneur chinois ( oui, ils sont partout les dépanneurs chinois! ) vend la bouteille de 750ml de Flor de Caña pour environ 4.50$. Étonnant que je sois resté seulement quelques jours!
Je vais revenir et je vais me reprendre!