14 octobre 2012

MARCHER SUR LE FEU



Copán se trouve tout près de la frontière Guatemala/Honduras, à l’extrême sud du territoire de l'ancien empire Maya. On s'y arrête une journée pour contempler les vestiges du passé.

Il y a environ 1500 ans les architectes mayas ont su construire des structures qui se tiennent encore aujourd'hui. Les ingénieurs de l'échangeur Turcuot et du stade, pour ne citer que ceux là, auraient mal à leur orgueil s'ils voyaient l'œuvre. Les artistes qui ont dédié leur vies à la sculpture de ces monuments, ont de quoi être fiers. Leur art a su résisté à l'épreuve du temps. Il fascine et impressionne encore aujourd'hui.






Antigua. C'est propre, il y a pas de chiens errants et les ordures sont collectées régulièrement. Il y a des hôtels de jeunesse avec internet haute vitesse et on peut le trouver facilement parce que les rues ont des noms sur des panneaux et les bâtisses ont des adresses. Wow, ça faisait longtemps que j'avais pas vu ça! Les maisons en rangée sont colorées et parsemées de ruines qui datent du tremblement de terre de 1773. Les ruines sont conservées pour donner un style à la ville et on peut les visiter pour quelques quetzals. Plusieurs beaux édifices coloniaux bien entretenus et des rues pavées de pierre rendent chaque coin de rues photogéniques. L'ancienne capitale coloniale n'est clairement pas représentative du Guatemala, mais c'est tellement douillet pour les touristes qui sont sur la route depuis des semaines.

On trouve aussi un McDo luxueux avec un jardin intérieur. Ici, t'as pas le temps de te lever porter ton cabaret que le commis te le prend des mains et le jette pour toi pendant qu'un autre lave déjà ta table. Je sais que c'est mal, mais j'aime McDo. Ça goute le Canada et ça me réconforte quand je suis loin de chez  moi. Voilà je l'ai dit!  Esti qu'ils l'ont l'affaire McDo! Il y a plein d'autres restos et  hôtels luxueux autour et malheureusement les touristes luxueux qui viennent avec...

Dans le parc central, un type louche vendait des tours pour Pacaya. Manolo fait pas de facture,  il a pas d'adresse et il demande qu'on paye la moitié en avance. J'ai demandé  "Vraiment, je te connais pas et tu veux que je te paye cent quetzals en échange d'un rabais et un rendez vous demain dans le parc?" " De toute façon, c'est quoi ça Pacaya?" J'ai été curieux alors il sort ses photos pis il commence à nous expliquer. Je me disais en moi-même "T'as besoin d'être convaincant..." Il était bon parleur et ma blonde pense que je devrais faire plus confiance aux gens....

Comme les femmes sont ce qu’elles sont, j'y donne l'argent. Il part bienheureux, en insistant sur le fait qu'il fallait être là le lendemain à 12:00 tapant. Le lendemain il vient effectivement nous chercher à 13:00 ce qui est assez ponctuel pour un latino. Quand il s'arrête au parc, tout le groupe est déjà dans le bus prêt à partir. Manolo nous présente notre guide, Carlos. Il est sympa et il aime les Québécois. Il nous pointe avec un gros smile le seul écusson sur sa veste. C'est un drapeau du Québec! Étonnant il faut dire! On embarque vite fait et c'est parti.

La montagne est diabolique! Ça sent le souffre, le ciel est rouge et la lave encore fluide déboule la montagne lentement. La roche plissée et la lueur des coulées de lave devant le couché de soleil créent l'ambiance. La roche encore chaude sous nos pas ramolli nos semelles pendant qu'on marche vers les coulées. On peut cuire des guimauves à une distance de quatre mètres, mais impossible de s'approcher plus, la chaleur est insupportable.

Si la terre est un corps et  que la lave est son sang, j'aurais jamais cru en voir de si près. Je m'imagine passer la nuit dans ce décor à fumer le palo de pito* qui pousse ici sur le volcán Pacaya. Je pourrais regarder au loin la roche en fusion couler et les nuages flotter en dessous de l'horizon. Pis, là tu sors Darkside of the Moon dans tes écouteurs, oh yeah!

Ok j'arrête de fabuler. C'est pas la saison du palo de pito pis il y a déjà de la pression venant des touristes luxueux qui veulent descendre. C'est souvent ceux-là le problème dans un groupe.

J'aime pas trop "bitcher" comme ça, mais ce couple de touristes luxueux m'a particulièrement tapé sur les nerfs. Pas qu'ils aient gâché la randonnée, mais disons qu'on aurait pu se passer de leur compagnie. Imaginez le monsieur muscles, bien rasé avec ses bijoux et sa poulette. Dès le départ, il parlait trop fort dans le minibus et prenait tellement trop de place autant avec son attitude qu'avec sa corpulence.

Il courait devant le groupe, fier de sa bonne forme physique de "pousseux" de fonte. Ça a pas prit dix minutes que sa motivation s'est estompée et tout le reste de l'ascension, il suait et se plaignait comme une chatte en chaleur. On a du l'attendre à chaque palier et rendu au sommet, il voulait même pas s'approcher de la lave! Pourquoi t'es venu grimper Pacaya déjà? Pour nous faire chier!?! Le pire c'est que le connard a même pas tipé le guide à la fin de la randonnée! Pauvre Carlos, sa paye, c'est les types. Je comprends plus que jamais pourquoi les touristes sont pas toujours les bienvenus...

Les occasions de photos exceptionnelles étaient nombreuses, mais...




C'est un échec total!

*Palo de pito : Arbre aux fleurs hallucinogènes qui pousse dans les montagnes Guatémaltèque. Selon certaines sources, la floraison se ferait en juin ou en juillet.

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