“Pollo,
pollo frito!” qu’ils crient en se promenant avec leur plateau. Ça semble être la seule chose à manger qui s'offre à 7h AM dans la gare de
bus. Le déjeuner standard ici inclut soit un
burritos ou du poulet frit accompagné d'un Coke.
Étrange… J’aurais “feelé” pour autre chose, des fruits locaux peut-être? Juste une banane au pire... Le bus part
et j’ai toujours la dent creuse, mais mon appétit se voit coupé par l'odeur des feux de vidanges qui bordent la route
en banlieue de Managua.
Plusieurs heures plus tard, dans le "parque central" de Tegucigalpa, je constate que des gens partout autour s’échangent de longues
tiges feuillues. Le dimanche des rameaux? “Kessé ça!?!” Le lendemain
matin, je continue mon chemin en direction d'Isla Roatán sur une route qui
sillonne des vallons d’un vert éclatant. Il fait beau et j'admire le paysage sans penser une seule seconde aux
rameaux. C'est seulement quand j’ai vu la queue au quai à La Cieba que j’ai allumé! Bon, pour
ceux qui, comme moi ignorent complètement les rudiments de la religion
catholique, je vous explique. Le dimanche des rameaux précède celui de Pâques et c’est le début de la semaine sainte. En Amérique
latine, la semana santa, c’est aussi “big” que Noël au Canada. Touts les transports sont full,
les hôtels sont full et évidemment mon bateau est full!
Le
lendemain, on arrive quatre heures d’avance pour s’assurer une place à bord
avec 398 gringos. Malgré sa taille impressionnante, le catamaran géant de 400
places “jump” les vagues comme un speedboat six places! Cette fois, le mal de
mer c’est du sérieux. Rien à voir avec mon petit mal de lac d’il y a deux
semaines. On débarque à Coxen Hole étourdi et bienheureux de retrouver le plancher des vaches. On prend quelques minutes pour
manger un peu, vomir un peu et reprendre nos esprits. Eeerk! Je déteste le
bateau. ( Coxen Hole, dites-le trois fois très lentement. Coxen Hole…
charmant comme nom de ville! )
Le
colectivo qui nous amène vers West End est un de ces mini vans avec le nez
plat et le moteur sous le siège. On a fait le saut en cr*** quand le
refroidisseur a explosé sous nos fesses. Pour les habitués, ça semblait tout à
fait normal. Le chauffeur a remis de l'eau dedans calmement
avec un petit sourire en coin et on a poursuivi notre route. En fin de compte, c’était plutôt drôle. Après tout, c'est juste de l'eau, une chance! Si ça avait été du prestone brûlant c'est à l'hôpital qu'on s'en allait et on aurait dû oublier la plage pour un bon bout de temps.
Finalement
arrivés à West End, tous les hôtels sont pleins ou démesurément chers. Semana
santa évidemment! Mon Lonely Planet parle pourtant d’une place introuvable ou
les chambres sont moins de 10$. Le Valerie’s, on a passé devant deux fois avant de
le remarquer. Il est au bout d’un passage étroit entre deux centres de plongée
( L’attrait touristique principal ici, c’est la plongée.) Il se présente Matéo
le “manager”. On est arrivés au bon moment qu’il nous dit, car c’est la
soirée BBQ + Flor de Caña à volonté, mais il n'a pas de lit de disponible.
Alors, on paye pour le BBQ et on loue ses deux divans qui seront, avec un
peu de chance, aussi confortables que le plancher.
Le
Valerie’s est une vieille bâtisse en bois ou rien n'est a l'équerre. Elle semble avoir été
souvent “rabouté”, “raboudiné” et “patché” comme on dirait en bon québécois. Il
y de l’eau courante à peu près une heure par jour et quand ça arrive, t’as
besoin d’être pas loin pour flusher ce qui s’accumule depuis je ne sais quand
dans les toilettes communes…Et si tu es chanceux, tu auras peut-être
droit quelques minutes sous la douche. L’électricité est sporadique
et tout le monde cri de joie quand elle revient pour quelques heures… ou
quelques minutes.
Ce n’est
qu’une supposition, mais je crois que Mateo squat la place. Il l’aurait trouvé,
abandonnée par la Valerie en question. Il aurait flairé la bonne affaire pour
“dealer” du weed et organiser des BBQ / beuverie. Si au moins il se levait le
matin pour collecter les gens qui quittent, ça aurait l’air plus sérieux, mais
la rentabilité de l’hôtel lui importe peu. De toute façon, avec le genre de
clientèle qui se tient au Valerie’s, il fait plus d’argent à vendre du pot qu’à
louer des chambres à 500 lempiras.
La
clientèle est spécifique; les potheads, les plongeurs à très petit budget et
ceux qui “fittent” dans les deux catégories. Moi, je plonge pas alors
j’encourage le business de Mateo. Après un mois sans fumée, j’ai pas su
résister. J'étais bien chill. J'avais maintenant le meilleur lit du dortoir et l’ambiance me plaisait, mais comme je
voyage avec une femme, j'ai du quitter pour un endroit avec eau courante…
Qu’est-ce qu’elles sont exigeantes!
Je me
présente, je m’appelle Benjamin et je regarde la mer des caraïbes à West-End au
Honduras. Désolé d’avoir attendu pour les présentations. J’y avais pas encore
pensé. Je suis plutôt du genre discret et je préfère de loin être derrière la
caméra, mais je vous promets que je vais éventuellement me montrer la face.
À environ
1.5 km d’ici, là où les Gringos se rassemblent, tout est hors de prix et la
plage est bondée. En pleine semana santa, le sable fin et l’eau turquoise de
West Bay attire les foules avec raison. En plus, on peut nager directement de la
plage jusqu’au “reef”. Il est abimé vu la grande quantité de touristes
qui y nagent, mais pour une première expérience de snorkeling c’est parfait.
J’avais jamais rien vu de tel! Il y a des tortues et des bancs de poisons
multicolores comme je l'avais imaginé. Ouais! J'ai vu tout ça à travers mon masque à 5$
qui prend l’eau! Je me suis promis que je plongerais pour vrai un jour!
Aujourd’hui, c’est Pâques et tout est revenu à la normale après un ouragan de touristes. Les
chicks sont retournées d’où elles viennent avec leurs gringos, leurs "nine
pieces luggage sets", leurs make-up et leurs talons hauts de plage. Ces
foutus gringos font toujours tout en même temps! Ils sont tous arrivés pour la
semana santa et maintenant tout se vide d’un coup. Même la “policia de
tourismo” a sacré le camp. Cool, on va pouvoir fumer sur la plage et profiter
d’un peu plus d’espace!
Est-ce
que je vous ai parlé de la ferme d’iguanes? Juste avant de partir on est allé
voir ça… C’est les mêmes iguanes qu’on voit partout mais en plus grand nombre.
Ils se battent pour une laitue. Vous pouvez voir la déception sur mon visage…
Ahaha, non! Je suis encore de dos!
En
revenant de la ferme d’iguanes, il s’est mis à tomber des clous. Il a plu comme
ça pendant deux jours sans arrêt. Reste plus qu’à boire en attendant le Galaxy
Wave et il part seulement si la température lui convient…
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